L'exposition universelle de 1889 à Paris a eu un succès mondial retentissant grâce à la tour la plus haute du Monde. La Tour Eiffel.

Mais

Il ne faut pas oublier le palais ou la galerie des machines

Angle de l'avenue de la Bourdonnais et de l'école militaire au Champ de Mars

 

Extrait du livre Causeries scientifiques de l'exposition universelle 1889   Henri de Parville

"Le palais des machines est un véritable temple élevé en l'honneur de la métallurgie et de l'architecture moderne. Nous sommes à l'aurore d'un autre âge industriel, de l'âge de fer, et surtout de l'acier; l'emploi du métal va amener des transformations profondes dans l'établissement des grandes constructions. On adopte de plus en plus les longues portées et les dimensions géantes. 
Sept millions de kg de fer rivés, montés et levés en quelques mois! Après cette oeuvre de Titan, il sera sans doute permis de dire que les grands arceaux de fer de la galerie des machines sont de véritables arcs de triomphe élevés à la gloire de notre industrie nationale.
"  

Le poids de ce  mastodonte dépassait celui de la tour Eiffel. 7 400 tonnes pour l'armature

Les arceaux de la galerie s’élevait à 45 m du sol pour une portée de 115 m sans aucun point d’appui intermédiaire. Du jamais vu dans de tels dimensions.

La littérature sur l’exposition citait le palais des machines comme monument unique au monde et  que personne pouvait admettre que ce chef d’œuvre ne puisse durer que 6 mois. Pour l’exposition universelle de  1900, le palais des machines avait été consacré à l’agriculture, l’alimentation et une salle des fêtes. Malheureusement comme tous les bâtiments des expositions successives, il a été  démoli en 1909.

 

Caractéristiques

Dimensions : 420 m de long, 115 m de large
Surface : 48 300 m2.   77 300 m2 avec le 1er étage
1er étage sur la périphérie de 15 m de large  à 8 m du sol
Matériaux : Fer et 35 000 m2 de surface vitrée
Concepteur : Ferdinand Dutert
Début   des travaux : 5 juillet 1887 
(Fin des fondations: 21 décembre 1887)
Pose de la 1ère ferme: 20 avril 1888 ( Charpente métallique terminée début septembre 1888)
Moyenne d’ouvriers pour la construction de la charpente métallique : 250

 

 La construction

Les fondations      
Le sol du Champ de Mars était très bouleversé sachant qu'il s'agissait d'un terrain appartenant à l'armée, de nombreuses fêtes et expositions s'y sont déroulées.
La galerie des Machines reposaient sur 20 piles de chaque côté sur la longueur,  les fondations étaient différentes suivant la nature du sol
Suivant l'épaisseur de la couche de graviers, pour certaines piles, la dimensions était de 7m sur 3.50m et 3.50m de hauteur. Pour d'autres le trou faisait 11.20m sur 6.50m. Lorsque la couche de graviers ne dépassait pas 50 cm, il avait fallu poser la semelle de béton sur des pilotis. Dans ce cas 28 pieux de 33 cm de diamètre de 9 à14 m de long était enfoncés dans le sol à l'aide d'une sonnette à vapeur. 

La charpente métallique
Deux sociétés ont réalisé la charpente métallique avec deux procédés différents:
La Compagnie Fives-Lille et la Société des Ets Caille.
Les fermes reposaient au sol  sur des simples plots de béton et acceptant une rotation lors du montage (1).
A la jonction au sommet se faisait avec des petits rouleaux d’acier s’ouvrant ou se fermant au gré des températures. (2)
Une ferme pesait 196 tonnes.

1

2

2

1

Les charpentiers, peintres, décorateurs

Différentes vues de la construction

 

 

Des escaliers et ascenseurs desservaient un 1^er étage de 15 m de large sur toute la périphérie de la galerie.
Mais l’aménagement le plus spectaculaire était les 2 ponts roulants, parallèles l’un à l’autre parcourant une longueur de 300 m.
D’une longueur de 18 m sur 4.25 m ils pouvaient transporter 150 à 200 personnes qui voulaient s’épargner une grande fatigue avec cette promenade aérienne d’une durée de 10 mn.
Ces ponts ont surtout eu une grande utilité pour la mise en place des matériels lourds et encombrants  lors de  l’aménagement et le démontage de l’exposition.

 

Chocolaterie Lombart	Comptoir de ventes

 

 

 

La tour Eiffel n'a de secret pour personne même pour ceux qui n'y sont pas montés.

Mais le sommet dont une partie est interdite au public mérite une visite pleine de surprise.

 

Bienvenue en 1889

 

              

 

 

Le 1er et 2ème étage est accessible par les ascenseurs et les escaliers.
Quant au 3ème étage c'est par un ascenseur que le public pouvait y monter et profiter d'une vue panoramique sur Paris et au delà.

La plateforme de 16.50m sur 16.50m  pouvait accueillir 500 personnes.
Elle était fermée par des glaces mobiles permettant d'observer à l'abri du vent.
Des lunettes, des télescopes étaient installés avec une carte indiquant les endroits sur lesquels les instruments étaient braqués.

 

Extrait du Guide bleu du Figaro
"La vue est très curieuse. A une telle hauteur tout mouvement disparaît et Paris semble un décor de carton avec ses rues droites, ses toits carrés, ses façades alignées.
Cette grande ville, la ville de l’agitation fiévreuse, de la vie intense et remuante, semble frappée de mort. "

 

 

 

LES PARTIES INTERDITES AU PUBLIC

Le 2ème niveau du 3ème étage était accessible par un escalier tournant donnant accès à différentes chambres. On lisait sur les portes: astronomie, météorologie, biologie, physiologie...

 

L'APPARTEMENT PRIVE DE GUSTAVE EIFFEL

Mais la plus grande était l'appartement de Gustave Eiffel. Même s'il n'y a jamais dormi il y accueillait des ascensionnistes de marque comme le président de la République, Thomas Edison ou le roi de Grèce...
La pièce faisait environ 100m2 dont la cabine de l'ascenseur pour les niveaux supérieurs et l'escalier . 
On y trouvait  un salon avec table, 3 petits bureaux, une cuisine, canapé, piano, cabinet de toilette, une cheminée au gaz... 

 

 

LES PROJECTEURS 

Sur le balcon périphérique de cette plateforme à 290m du sol, monté sur rails, chaque soir deux projecteurs électriques actionnés par des machinistes envoyaient des faisceaux de lumière sur la capitale.
La puissance du faisceau permettait de distinguer par une lunette, les objets sur lesquels il tombait à 11 km.

       

 

 

 

Au dessus de la plateforme, 4 grands caissons en treillis se courbent  et forment 4 arceaux supportant le phare et la terrasse du sommet De la plateforme du 2 ème niveau part un escalier en spirale qui contourne un gros tuyau de 80cm de diamètre par lequel on peut encore monter de l'intérieur jusqu'au phare si le vent est trop fort.   LE PHARE Le phare installé dans une cage de verre avec au milieu une puissante lampe électrique. Des lames de verres de couleurs bleu, blanc et rouge passaient devant le système optique projetant un faisceau lumineux à une distance de 200 km par temps clair. Monté sur un moteur, le phare effectuait une rotation toutes les 90 secondes.

ACCES AU SOMMET DE LA TOUR Au dessus du phare quelques marches d'un petit escalier donnent accès à une ouverture dans le tuyau de 80 cm de diamètre avec accès à un trou béant,  obscure vers le bas et un trou ouvert vers le haut accessible par des barreaux servant d'échelle. C'est le sommet entouré d'une petite balustrade de 1m80 de diamètre ou flotte au dessus un drapeau de 8m sur 6m. Tuyau d'accès

 LE SOMMET DE LA TOUR EIFFEL AUJOURD'HUI

Le 3ème étage est toujours pareil, le 2ème niveau est ouvert au public mais un grillage renforcé  protège contre les accidents..
Contrairement au niveau inférieur pour les plus téméraires on peut voir les pieds de la tour at surtout bien se protéger par temps maussade.

2ème niveau du 3ème étage

1er niveau du 3ème étage

La partie habitation du 2ème niveau est différente. Le bureau de Gustave Eiffel a été reconstitué à une plus petite échelle. On peut le voir avec sa fille Claire et Thomas Edison. Le reste sert de locaux techniques.
Un bar à champagne propose de savourer une coupe en admirant la capitale.

  

 

Source/

Causeries scientifiques. Expo 1889  Henri de Parville
Guide bleu du Figaro et petit journal 

 

Les expositions universelles font couler beaucoup d'encre sur les réseaux sociaux.

Les commentaires vont bon train:

"C'est impossible qu'au XIXe siècle qu'avec une brouette, une pioche et marteau ils ont pu construire de tels bâtiments".
"Aussitôt construit, aussitôt démoli"  
" Quel gâchis, ces édifices magnifiques, démontés après l'exposition" etc...

Je dois reconnaître que moi le premier, j'ai été révolté devant ces magnifiques palais détruits et sceptique sur l'accomplissement de tels constructions.

J'ai consulté un nombre incalculable de livres et de journaux de l'époque principalement de la fin du XIXe siècle avec l'arrivée de la photographie et j'ai trouvé réponse à mes questions.

 

LA PREMIERE PARTIE EST CONSACRE AUX EDIFICES PERMANENTS
Construction du Petit et Grand Palais

LA DEUXIEME PARTIE AUX BÂTIMENTS EPHEMERES
Tous ces édifices somptueux palais, pavillons, bâtiments en tout genre avec des façades en pierre de taille,   étaient dans la plupart  des cas maquillaient de bois recouvert de plâtre ou  de staff. Ce qui en soi est rassurant sachant qu'elles disparaissent après les expositions.

 

 

QUELLE EST LA DIFFERENCE ENTRE UNE CONSTRUCTION AU XIXe SIECLE ET MAINTENANT?

Les prouesses architecturales étaient attribuées à l'homme alors que maintenant c'est la machine.
Les architectes et les ingénieurs étaient des génies, les ouvriers étaient beaucoup plus performants que maintenant, mais l'envers du décor, c'était dans des conditions de pénibilité extrême avec de très mauvais salaires et avec un seul jour de repos. Avec le syndicalisme et le droit de grève ce fut une période de lutte acharné du prolétariat  pour avoir de quoi nourrir sa famille.
Gustave Eiffel a eu droit à des grèves pour la construction de sa tour, et toutes les expositions universelles ont été entachées de conflit avec les ouvriers.

La machine à vapeur
Les moteurs électriques ne sont arrivés qu'à la fin du siècle mais la machine à vapeur était utilisée depuis une centaine d'années déjà.

 

Un peu d'histoire sur la machine à vapeur.
En 1679,  Denis Papin étudie la pression des gaz avec une sorte de cocotte minute.
En 1712, l'anglais Thomas Newcomen met au point la première machine à vapeur.
Mais c'est en 1885, que l'anglais James Watt utilisa la pression de la vapeur pour améliorer le fonctionnement de la machine

Autant dire que toute sorte de machines existaient pour les travaux difficiles. Grues, ponts roulants. scieuses, raboteuses, perceuses, cintreuses, riveteuses...

 

Le chemin de fer

Avant l'arrivée de l'automobiles  le transport s'effectuait par le chemin de fer.
Pour toutes les expositions universelles des stations de chemins de fer se trouvaient en périphérie du parc pour les visiteurs et pour l'acheminement du matériel au début et à la fin de l'événement.  Et des tronçons de rails étaient posés rapidement au plus près  des bâtiments pour gagner du temps et ménager les efforts.

Image insolite. Expo Paris de 1900. Les visiteurs sur le champ de mars. Pour toutes les expositions les 1ères semaines et parfois plus,   les exposants étaient rarement en place et les travaux rarement finis.

Hiver 1899-1900. Les wagons sous la tour Eiffel

 

L'exemple qui suit ne concerne pas la majorité des bâtiments construits pour l'exposition sachant que la plupart était voué à la destruction.

 

 

LA CONSTRUCTION  DU PETIT ET GRAND PALAIS POUR L'EXPO DE 1900.

Certes nous sommes à la fin du siècle mais les machines à vapeur étaient toujours là et ont permis aux ouvriers de réaliser un travail titanesque et nous héritons aujourd'hui de deux édifices d'une architecture hors du commun.
Les images qui suivent témoignent d'une méthodologie et une intelligence sans faille pour la construction de deux palais construits en 3 ans.
Sans oublier qu'à cet endroit se trouvait le palais de l'industrie construit pour l'exposition universelle de 1855. 
Pour les deux palais le budget de dépenses était de 21 millions .

Les pierres et le fer arrivait par la Seine et étaient acheminés par rail jusqu'au chantier

"Afin de gêner le moins possible les voies de la capitale par le roulage des grosses voitures apportant sur les chantiers les matériaux de construction, il a été entendu, dès les premiers jours, que la manutention des pierres et fers se ferait autant que possible par la Seine. A cet effet, on a établi contre le pont des Invalides, sur la rive droite de la Seine, un quai provisoire en bois sur lequel les entrepreneurs pouvaient venir déposer les matériaux nécessaires à leurs constructions. Dans le but de leur faciliter les transports jusqu'à pied d’œuvre, M. Picard* a fait construire sous le quai de la Conférence une tranchée couverte reliant directement ce quai aux chantiers des Champs-Élysées; de cette façon, la majeure partie des pierres et autres objets nécessaires à l’élévation des palais n’avait pas à passer sur les voies publiques. "   Extrait du livre Les travaux de  l'exposition de 1900 de A Da. Cunha Alfred Picard (1844-1913) Ingénieur. Commissaire général de l'exposition de 1900

Vue de l'entrée du tunnel souterrain reliant le ponton sur la Seine au chantier

Le pont roulant de 10 tonnes

Grue à pylône de 40m de haut

Pour les lourdes charges, une grue de 10 tonnes se trouvait sur le quai de déchargement de la Seine, un pont roulant ainsi que 5 grues réparties sur le chantier.

 

"La quantité de pierres qu’il fallait débiter et mettre en place rien que pour la partie antérieure du Grand Palais est évaluée à 17 000 mètres cubes, soit 40 000 tonnes à manier. Sans compter 10 000 mètres cubes de maçonnerie en moellons, et 2 millions de briques."
 Extrait du livre Les travaux de  l'exposition de 1900 de A Da. Cunha

Les pierres provenaient de plusieurs carrières.

    Carrières de Euville. Meuse

La scie diamantée à vapeur "Le travail de cette dernière machine est considérable : elle est capable de fournir une surface coupée de 7 m2 ,20 en quinze minutes , tandis que pour arriver au même résultat avec une scie à main, il faudrait trois journées de tailleurs de pierres. Une scie oscillante, également mue par la vapeur, était plus spécialement réservée au coupage des pierres tendres. La pierre, une fois débitée, était reprise une troisième fois par le pont roulant qui la chargeait sur les wagonnets; ceux ci devaient alors la portera pied d’œuvre où se trouvaient des appareils de levage en nombre suffisant." Extrait du livre Les travaux de  l'exposition de 1900 de A Da. Cunha

Pilotis sous le Grand Palais

Une sonnette à vapeur (Servait à enfoncer des pieux ou pilotis pour les fondations

 

Un peu d'histoire sur le béton armé
Le mortier existe depuis bien longtemps, les romains utilisaient de la chaux vive comme liant.
Aujourd'hui le ciment est fabriqué avec du calcaire, de l'argile et du gypse
A la fin du XVIIIe siècle, le fer et le mortier est apparu sur les chantiers mais utilisé séparément. 
En 1845, le français Joseph-Louis Lambot teste le mariage du fer dans le mortier et en 1879, François Hennebique, français également coula la première dalle de  béton armé.

Le béton armé a été utilisé dans plusieurs bâtiment de l'exposition de 1900 notamment sur les planchers

 

Avancement des travaux du Grand Palais en octobre 1898

Echafaudages pour la coupole centrale

Hall du Grand palais. Echafaudages pour les fermes

Echafaudage roulant pour la pose des galeries latérales

 

Façade avec la mise en place des colonnes

Juillet 1898. Montage des colonnes

intérieur 

Fermes arbalétriers et une ferme de noue

Echafaudage intérieur pour la pose des fermes Appareil pour le montage des fermes

Octobre 1898. Sous Sol du Grand Palais

Sous Sol du Petit Palais

 

 

 

 

Le Grand Palais

le Grand Palais à Mrs Deglane, Thomas et Louvet

La nef du grand Palais fait 200m de long sur 40m de large su 43m de hauteur  Superficie de 24 000m2
A l'extérieur, la colonnade de 240m avait une longueur de 240m sur 20m de haut

Le grand Palais accueillait les Beaux-Arts

 

 

 

 

 

Plan des exposants sur les 2 niveaux

 

 

Le Petit Palais

Le Petit Palais  était l'oeuvre de M Girault

Superficie de 7 000m2

Le Petit Palais accueillait la rétrospective de l'art français.

Plan des exposants 

 

 

 AUTRES CHANTIERS A L'EXPOSITION DE 1900

Echafaudage roulant	Des wagons sur le Champ de Mars en travaux les premières semaines après l'ouverture
Grue roulante au Champ de Mars	Pose de dalles. Gare Ouest aux Invalides

Pilotis sur la Seine. La moitié des 6 000m2 du Vieux Paris empiétés sur la Seine.

Scaphandrier sous la plateforme du Vieux Paris

Montage à la moufle avec plusieurs câbles

Montage de la grande roue

Grande grue à bras mobile

 

LES CONSTRUCTIONS EPHEMERES

Le fer et le bois étaient largement  utilisés pour l'armature surtout pour les grands édifices mais pour les habillages, décorations  ont utilisé  le staff, mélange de plâtre et de fibre.

 

Extrait du Livre The book of the fair  V1 Hubert Howe Bancroft  Chicago 1893   page 65

"Pour la charpente de bâtiments immenses, bien que temporaires, doit bien entendu être largement utilisée en fer et en bois ; mais pour les habillages, décorations murales et autres travaux ornementaux et accessoires, il faut trouver une substance qui
serait à la fois peu coûteux, en plastique et durable. Toutes ces qualités étaient réunies dans une combinaison de plâtre
de Paris avec du jute ou une autre fibre, ressemblant à un stuc et communément appelé bâton, facilement fabriqué
et manipulé, facilement moulé et coloré, et tel qu'il a permis aux architectes de compléter leurs conceptions à petit
coût, tout en donnant à leurs structures toute la stabilité requise."

 

 

Exemple de construction en staff. Le palais du génie civile au champ de Mars

Façade pendant la pose en staff

L'ornementation en staff, avant la pose

Extrait du livre L'expo de Paris 1900 . Encyclopédie du siècle T2 page 158

Ce bois a été habillé de métal déployé, c’est à dire d’une tôle mince, percée à la machine  d’ajours losangés, et qu’on étire au laminoir de façon que la feuille de tôle, en sortant des cylindres compresseurs, ressemble à une toile métallique, dont les mailles sont réduites. Cette tôle très souple, se cloue, avec des pointes doubles, sur les bois de soutien. Les maçons jettent leur plâtre qui grippe sur le métal, et qui, sous une minime épaisseur, forme parement ou moulure. Le métal déployé a remplacé les lattes et les clous à bateaux, autrefois employés pour le même usage, et qui, exigeant une grande quantité déplâtré, coûtaient plus cher que le nouveau procédé.

Les parties ornementées de la façade sont en staff, c’est-à-dire, en plâtre, doublé de filasse. Lorsque le moule en creux est enduit d'une mince couche de plâtre, on appuie, sur ce substratum, une couche continue de filasse de chanvre, que l’on incorpore dans la matière humide encore, et que l’on noie sous une deuxième couche de plâtre gâché clair. Comme avec le métal déployé, on obtient des épaisseurs minimes, et cependant très résistantes. Les objets ainsi moulés sont peu pesants, et c’est avec un certain étonnement, que l’on voit un homme manier des pièces, dont l’apparence inspire à l’esprit une idée de lourdeur. Les galeries de la façade du Palais du Génie civil avaient été transformées en magasins de staff. Là, on avait amoncelé les colonnes de la frise, les grands écussons du couronnement, et les menus détails des chapiteaux, des bases, qui séchaient ainsi de compagnie, sous cet abri. L’ensemble formait un tableau si pittoresque, que nous avons tenu à en conserver le souvenir.

Pose de la décoration en staff

 

Extrait du livre  Paris Exposition 1900 Guide pratique du visiteur Hachette page 216

L'exposition de 1900 est la revanche, le triomphe de la pierre, ou si l'on préfère, de l'aspect de la pierre, puisque le plus souvent c'est le plâtre qui en offre l'apparence. En 1869, c'était la force, c'était le fer qui dominait. Aujourd'hui c'est la pierre
alliée au stuc, — c'est aussi la puissance, mais c'est surtout la grâce.

 

Commentaires dans le livre 'L'exposition du siècle" de A. Quantin
L'auteur fait un comparatif entre le Petit et Grand Palais en pierre de taille et les bâtiments de l'esplanade des Invalides à l'exposition de 1900 

   

 

 

 

 

 

Lien
Worldfairs

 

Source
Londres illustré, Guide spécial pour l'Exposition de 1862 de Elisée Reclus
Album de l''Exposition Universelle de Londres 1862 Brisse Léon

 

 

L’Angleterre voulait marquer l’anniversaire des 10 ans de l’exposition universelle de Londres en 1851 en alliant les thèmes de l’industrie, l’agriculture et les beaux-arts. Elle fut retardé d’un an.

Le projet débuta en 1858. Les constructions commencèrent en mars 1861.

Cette exposition a été endeuillée par la mort subite du prince Albert’s  en décembre 1861.

 

 

Un peu d’histoire
Londres comptait environ 3,1 millions d’habitants
L’Angleterre environ 25 millions.

 Naissance des mouvements ouvriers
Peu après l’exposition de 1862, le journal de Paris « Le siècle proposa d’envoyer à Londres des ouvriers français. Avec l’accord de Napoléon III, des ouvriers firent le voyage et rencontrèrent d’autres ouvriers de différentes nations. Ce qui aboutit à de nouvelles associations ouvrières  et chambres syndicales.

 

 

 

Dates :  1^er mai  au 1^er novembre 1862

Thème : Industrie , technologie et arts 

Lieu : South Kensington   Sud-Ouest de Londres dans le site de la Société Royale d'Horticulture

Superficie :  12.5 ha

Visiteurs :  6.2 millions 

Pays participants :   36

Exposants :  27 379

8 765 pour la Grande Bretagne et ses colonies.

La France et l’Algérie 5 495. La Russie 650, Les Etats Unis 170.

Plus de 5 000 exposants pour la France (4 671 pour la métropole et 850 pour l’Algérie)

Invention : Machine analytique (prototype de l’ordinateur)

Elément marquant :  Le palais de l’exposition 

Bilan de l’exposition :  Bénéfice de 20 000 francs

 

Récompenses : 12 305 dont 4 141 par l’Angleterre

 1 611 pour la France et 1 047  mentions honorables

 

CARACTERISTIQUES DU PALAIS DE L’EXPOSITION  

Dimensions : Longueur 316 m  sur 25.5 m de large.  Hauteur  30 m

Les coupoles faisaient 75 m de hauteur.

Construit en 12 mois.

Superficie : 65 000 m2

Il s’agissait des plus hautes coupoles du monde mais firent peu d’impression. Moquées par la presse : horreur nationale ou grand bol de soupe. 

Le bâtiment comprenait un corps principal et deux ailes à angle

Emplacement : Hyde Park

Matériaux :  Fer, verre et bois

Le palais a été démonté et réédifié dans le parc Alexandra sur les hauteurs de Muswell Hill

 

 

Cérémonie d'ouverture

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Liens

Napoléon.org
Worldfairs
Courte vidéo sur les expositions de 1855 et 1867

Source
Visite de l’exposition universelle de Paris en 1855 
Album de l’Exposition Universelle 1855 Baron Brisse  T3
Paris en miniature. Guide pittoresque du voyageur. Page 226 Lemaistre  1855

 

 

 

Dates : du 15 mai au 15 novembre 1855 Thème :  Agriculture, Industrie et Beaux-arts Superficie : 11 ha Visiteurs : 4 180 117 Pays participants : 28 Exposants : 23 600 dont 12 875 étrangers Elément marquant :  Palais de l’industrie Invention :  Près de 11 000 médailles furent décernées pendant la manifestation. Quelques exemples : le pendule de Foucault, le percolateur hydrostatique de M. Loysel, les machines à coude Singer, la machine à laver de Moore, le revolver à 6 coups de Mr Colt, un bateau en ciment capable de flotter, une série de saxophones d’Adolphe Sax… Malgré le grand succès de cette exposition qui accueilli 5 millions de visiteurs, elle se solde par un bilan déficitaire Dépenses : 11 340 000 francs Recettes :  3 200 000 francs     Pour accueillir l'expo universelle, Paris avait misé sur la construction d’un immense édifice pour rivaliser avec le gigantesque Crystal Palace de l’exposition de Londres en 1851. 24 000 exposants était prévus et de toute évidence il était impossible de tenir l'ensemble des manifestations dans un seul édifice. De nouveaux bâtiments furent construit. Une galerie des machines, en fonte et bois fut construite le long de la Seine. 1 200m de long sur 17m de haut. Dans un bruit assourdissant ont y trouvé, locomotives, bateaux à vapeur, hélices, turbines, marteaux à vapeur, chaudières et machines les plus diverses. Le Palais des beaux-arts consacré à l’art : peinture, sculpture…  Près de 5 000 toiles y seront exposées. La rotonde des panoramas qui accueille les industries de luxe.   Le Palais de l'Industrie     CARACTERISTIQUES  DU PALAIS DE L’INDUSTRIE. Longueur  192m  Largeur 48m  Hauteur 35m La façade faisait 208m avec de gros pavillons aux 4 coins La superficie totale était de 2 ha Emplacement : Petit et grand Palais actuel Matériaux : Métal et verre habillé de pierre de taille. Date de démolition : 1899 pour la construction du petit et grand palais pour l’exposition universelle de 1900.   Le 15 novembre, Napoléon III clôt l’exposition avec la remise des récompense aux exposants dans le palais de l’industrie devant 40 000 personnes. 11 000 médailles sont distribuées. Dans la continuité de l’exposition de Londres de 1851, la France remporte 10 des 15 médailles d’honneur, la moitié des récompenses pour les beaux-arts. L’économiste Louis Reybaud  écrira « l’Exposition de 1855 nous a montrés tels que nous sommes, les maîtres dans l’empire des travaux d’art et des produits raffinés, les souverains de la mode, les arbitres du goût »     Vidéo en image de synthèse du palais de l’industrie

Portes du Palais de l'industrie

 

Remise des récompenses au palais de l’industrie

 

PLAN

A l'emplacement du Petite et Grand Palais actuel

 

 

VUE INTERIEURE DU PALAIS DE L’INDUSTRIE

Au 1^er plan le stand de Saint-Gobain. Saint-Gobain a présenté le plus grand miroir du monde 5.37m x 3.36m

 

 

 

 

 

 

 

Vue d’ensemble du parc des expositions avec le Palais de l'industrie, de la rotonde impériale permettant la jonction
avec  la galerie des machines à gauche le long de la Seine.

 

 

 

 

LA GALERIE DES MACHINES

 

La surface d’exposition du  palais de l’industrie a été complété par une très longue galerie, la Galerie des machines : 1 200 mètres le long de la Seine  pour une hauteur de 17 mètres.

Elle fut rapidement démolie après l’exposition

 

Palais des machines lors d’une exposition agricole en 1856

 

 

LE PALAIS DES BEAUX-ARTS

 

Situé entre la rue Marbeuf et l’avenue Montaigne,  ce bâtiment préfabriqué en bois et plâtre a été soumis à une surveillance de tous les instants par crainte d’un incendie  de toutes ces œuvres d’une valeur inestimable.

La longueur était de 136 m sur 72 m de large était composé de plusieurs salons afin d’exposer les œuvres.
La sculpture française était exposé dans un bâtiment à part de 80 m sur 21 m.

Les visiteurs et artistes disposés  d’un buffet et d’un restaurant.

Entrée de l’exposition des Beaux-Arts, avenue Montaigne, aux Champs Elysées

 

 

CONSTRUCTION DU PALAIS DE L’INDUSTRIE

 

 

 

DEMOLITION EN 1899 DU PALAIS DE L’INDUSTRIE

Le Palais de l'Industrie n'avait pas pour but d'être démoli aussitôt l'exposition terminée. Il servit à diverses expositions d'art et agricole, mais aussi aux expositions  universelles de 1878 et 1889. Il ne fut démoli que pour être remplacé par les Petit et Grand Palais pour l'exposition de 1900.  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Source
World History Encyclopédia
Cité Architecture Patrimoine

 

 

Un peu d’histoire

Au 19ème siècle, la Grande Bretagne est le pays le plus puissant du monde et le premier à entrer dans la révolution industrielle.
Elle domine un immense empire sur les 5 continents. Dès le 17ème siècle, l’Inde représente le fer de lance de l’Empire Britannique en raison de son industrie et son agriculture. Une colonisation au détriment d’une population très pauvre et maltraitée.
En 1851, l’Angleterre comptait 22 millions d’habitants
Londres  2, 286 millions d’habitants
Les chemins de fer : Les 1ers essais de voie ferré eurent lieu en Angleterre en 1738
1825 : Ouverture de la 1^ère ligne.

 

 

 

 

Cette première exposition universelle permettait à la Grande Bretagne et tous les pays participant de présenter leurs meilleures technologies en pleine révolution industrielle.

De certains édifices construits pour cette grande manifestation sont toujours en activité aujourd’hui.

245 architectes répondirent à l’appel du projet.

Le choix final s’arrêta sur un édifice en verre un peu comme sur serre avec une armature en fer.

Le Crystal Palace de Joseph Paxton avait été retenu.

Dès l’ouverture en raison de l’engouement du public et de la presse, des trains spéciaux se sont mis en place et aux quatre coins de la Grande Bretagne les habitants se sont déplacés pour découvrir cette multitude d’exposants et les cultures du monde entier.

 

Anectode : Pour la première fois les gens devait débourser un penny pour utiliser les toilettes ( 600 000 pennies furent récoltés).

 

 

 

 

Dates :  1er mai au 15 septembre 1851 Thème : La grande exposition  Superficie :  10.40ha Visiteurs :   6 millions Pays participants :  34 14 000 exposants dont la moitié sont du Royaume-Uni et ses colonies. La France sera présente avec 1 692 exposants. Elément marquant : Le Crystal Palace  Plus de 100 000 objets exposés : Machines et inventions mécaniques, matières premières, produits manufacturés, l’art. Invention majeure:  Télégraphe Bilan de l’exposition : 186 000 livres de bénéfices

La France avait obtenu 1/3 des médailles décernées et se plaçait au 1^er rang des nations récompensées.

L’économiste Adolphe Blanqui reconnait la supériorité incontestée de la France en matière d’art et de goût. Et il avait ajouté « Les États-Unis peuvent nourrir le monde, l’Angleterre le vêtir et la France l’embellir »

 

 

CARACTERISTIQUES  DU CRYSTAL PALACE

 

 

Dimensions : Longueur 564m  largeur 124m  Hauteur 33m
Le bâtiment comprenait cinq nefs latérales de chaque côté avec 2.8 km de galeries

La superficie totale était de  7.5ha, 9,4 ha avec les étages.

Emplacement : Hyde Park

Matériaux :  Fer, verre et bois

300 000 panneaux de verre et 4 500 tonnes de fer furent utilisés. Construit en à peine 6 mois.

Situé à Hyde Park, à Londres

 Pour apaiser les polémiques concernant l’abattage des ormes centenaires, certains furent conserver et se sont retrouvés à l’intérieur de cette serre géante offrant un spectacle magnifique grâce à la lumière naturelle.

 

 

L’INTERIEUR DU CRYSTAL PALACE

 

 

 

LE CRYSTAL PALACE DEPLACE A SYDENHAM HILL

 

En 1853, le bâtiment fut démonté et remonté dans le sud de Londres dans une configuration agrandie. Deux tours châteaux d’eau d’une hauteur de 90m ont été rajouté.  La longueur totale était de 623m pour une hauteur de 60m.

 

Il servit d’exposition permanente.

 

Vidéo du Crystal Palace à Sydenham Hill dans le sud de Londres dès 1853 

 

FIN TRAGIQUE DU CRYSTAL PALACE

 

Le Crystal Palace a brûlé en 1936. 

 

 

Les expositions universelles existent toujours à ce jour mais ne suscitent peu d'intérêt.
La  révolution industrielle qui à commençait au milieu du XVIIIe siècle en Angleterre c'est développé partout en Europe  jusque le milieu du XXe siècle a été le déclencheur de la fabrication à grande échelle grâce à la machine à vapeur . Le monde de l'industrie a créé le monde ouvrier, les paysans ont migré vers les usines.
Avec les technologies nouvelles fabricant plus et moins chères, les innovations demandaient à être connues et les foires, les expositions régionales, nationales et internationales étaient une bonne aubaine pour les industriels de faire connaître leurs produits. Voilà pourquoi les expositions universelles ont rencontré un si grand succès.

 

Organisés par le bureau international des exposition (BIE), les expositions universelles sont des lieux de rencontres dans une ville dont la candidature a été  acceptée où  tous les pays peuvent venir présenter leurs dernières technologies  C’est l’occasion pour la ville organisatrice de montrer son  savoir-faire, permettant aux millions de visiteurs d’admirer les magnifiques édifices construits pour cet événement. A l’époque,  la plupart  étaient  démolis après l’exposition. Il s’agissait de véritables jeux olympiques de l’innovation.

 

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La BIE a été créée en 1929, avant cette date des controverses existent sur le qualificatif d’exposition universelle ou internationale.

Exemple : L’exposition de Melbourne en 1880, d’Anvers en 1895 et Barcelone de 1888 ne sont pas toujours citées comme exposition universelle.

 

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RECORD 

Paris à organisé 6 expositions universelles

1855 - 1867 - 1878 - 1889 - 1900 - 1937

 

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 1851 - Londres 6 millions de visiteurs

Première Exposition universelle de Londres en 1851. Le Crystal Palace

 

 

1855 - Paris 5 millions de visiteurs

Exposition universelle de Paris en 1855. Vue d'ensemble du Palais de l'industrie et la galerie des machines à gauche

 

1862 - Londres 6 millions de visiteurs

Exposition universelle de Londres en 1862. Le palais de l'exposition

 

1867 - Paris 15 millions de visiteurs

Exposition universelle de Paris en 1867. Le Palais Omnibus

 

1873 - Vienne 0.725 millions de visiteurs

Exposition universelle de Vienne (Autriche) en 1873. Vue d'ensemble.

 

  1876 - Philadelphie 10 millions de visiteurs

Exposition universelle de Philadelphie en 1876. Vue d'ensemble des 115 ha

 

1878 - Paris 16 millions de visiteurs

Exposition universelle de Paris en 1878. Vue du Champ de mars et du Trocadéro

 

1880 -1881 - Melbourne 1.3 millions de visiteurs

Exposition universelle de Melbourne (Australie) en 1880-1881.  Le Palais Royal et le parc des expositions

 

1888 - Barcelone 2.3 millions de visiteurs

Exposition universelle de Barcelone (Espagne) en 1888. Vue d'ensemble

 

1889 - Paris 32 millions de visiteurs

Exposition universelle de Paris en 1889. Vue du Champs de Mars et du Trocadéro

 

1893 - Chicago 27.5 millions de visiteurs

Exposition universelle de Chicago 1893. Vue d'ensemble de 278 ha

1900 - Paris 50 millions de visiteurs

Exposition universelle de Paris en 1900. Vue du Champs de Mars et du Trocadéro, Invalides, Petit et Grand Palais